2024-07-07
Il y a énormément de confusion autour des diverses positions sur l’axe politique gauche-droite. C’est d’abord et avant tout certains partis prétendument de gauche qui, par leurs discours diffamatoires, en sont responsables.
Summary in English There is much confusion about various positions on the left-right political spectrum. Certain ostensibly left-wing parties, through their defamatory discourse, must be held especially responsible for this situation.
Dans un texte paru dans Le Devoir du 29 juin 2024, intitulé « Ruba Ghazal et les chemises brunes », Arnaud Bernadet commente « la bataille sémantique » autour de la définition du terme « extrême droite » et il rejette avec indignation la remise en cause de cette épithète par Mathieu Bock-Côté et la critique du « wokisme » que fait ce dernier.
Ce que M. Bernadet néglige ne nous dire, c’est que la confusion autour du sens d’« extrême droite » est en grande partie le résultat des habitudes diffamatoires des gens des formations politiques de « gauche » comme Québec Solidaire (QS) ou comme La France insoumise (LFI), des gens qui se disaient eux-mêmes « woke » il n’y a pas si longtemps, avant que ce dernier terme n’acquière des connotations fortement négatives (et, soit dit en passant, grandement méritées).
En effet, qui n’a pas entendu des accusations d’« extrême droite », de « fasciste » ou de « xénophobe », lancées contre un individu dont le seul péché aurait été d’avoir exprimé des sympathies nationalistes ? Ou des accusations d’« islamophobie » pour avoir critiqué un aspect de cette religion, par exemple son appel à la mort pour les apostats ? Ou des accusations de « transphobie » pour avoir rappelé le fait que le sexe biologique est binaire, non pas une construction sociale ?
C’est bien connu, la mouvance à laquelle appartiennent QS et LFI est très manichéenne. Elle n’hésite pas à traiter d’extrême droite tout individu ou parti qui ne soit pas entièrement d’accord avec ses dogmes, et ce, sans fournir une définition claire de cette extrême droite. Le résultat inévitable est que les gens ne savent plus où tourner de la tête pour identifier l’orientation politique de quelqu’un. Bock-Côté est-il de droite ? D’extrême-droite ? Du centre-droite ? Quant à Québec Solidaire, est-il de gauche ? D’extrême gauche ? Comment les situer ? Pour bien répondre à ce genre de questions, il faudrait des définitions cohérentes et des critères clairs, mais ce n’est apparemment pas cette mouvance qui va les fournir.
Considérons, par exemple, la question de la laïcité, dont les fondements ont été élaborés par la gauche française au 19e siècle et au début du 20e. Il s’agit donc d’un élément de programme politique de gauche. Or, Monsieur Bock-Côté, étant conservateur, aurait voulu que l’on garde le crucifix accroché au mur du Salon bleu de l’Assemblée nationale. Ce n’est pas très laïque. Toutefois, il a appuyé la Loi sur la laïcité de l’État, adoptée par le gouvernement de la CAQ en 2019. Donc, un appui mitigé à la laïcité.
Québec Solidaire, pour sa part, bien que la laïcité soit inscrite dans son programme, a renoncé, tout de suite après l’élection de la CAQ en octobre 2018, à toute interdiction des signes religieux chez les fonctionnaires et s’oppose ainsi à cette Loi. C’est aussi grave ! Tandis que Bock-Côté aurait laissé un gros symbole chrétien dans un endroit proéminent dans une institution centrale de l’État, QS accepterait que toute la fonction publique soit polluée par de tels symboles religieux.
Donc, en matière de laïcité, QS est aussi à droite que Mathieu Bock-Côté. Nous pourrions poursuivre cette analyse en examinant les positions des deux parties en matière d’antisémitisme ou de sciences biologiques ou d’autres sujets, mais je pense que vous avez compris. La « gauche » trahit de plus en plus ses propres valeurs. L’incohérence de cette pseudo-gauche « woke » discrédite la gauche et renforce ainsi la droite et l’extrême droite.
Québec Solidaire et ses militants et sympathisants sont très mal placés pour critiquer qui que ce soit de créer de la confusion autour des diverses positions sur l’axe politique gauche-droite.