Le conformisme lassant de Toula Drimonis

Normaliser le hijab est inacceptable

2024-08-08

Journaliste et antilaïque Toula Drimonis récidive ! Elle affirme que l’image d’une femme en hijab à l’entrée de l’hôtel de ville de Montréal, récemment rénové, est géniale et n’a aucune signification religieuse ! Pourtant, le hijab est chargé de sens religieux et politique, que la femme qui le porte en soit consciente ou non.

Summary in English Journalist and antisecularist Toula Drimonis is at it again. She claims that the image of a hijabi at the entrance to Montreal’s newly renovated city hall is just hunky-dory, with no religious significance! On the contrary, the hijab is loaded with religious and political meaning, regardless of whether the woman wearing it is aware.

This blog is available in English: The Tedious Conformism of Toula Drimonis

S’il y a jamais eu le moindre doute sur la vacuité des mots « inclusif » et « diversifié » lorsqu’ils sont utilisés par des idéologues antilaïques, ce doute a été dissipé par la dernière diatribe de Toula Drimonis “Montreal City Hall’s inclusive gesture is met with anger” (« Le geste inclusif de l’hôtel de ville de Montréal suscite la colère »), parue le 25 juillet 2024 dans The Gazette. Drimonis refuse de reconnaître la duplicité du choix de l’image qui accueille les visiteurs dans l’hôtel de ville récemment rénové. Après avoir retiré le crucifix de la salle du conseil pour respecter la laïcité, la nouvelle image montre trois personnes, dont une femme portant le hijab.

Mais, affirme Drimonis, cette image ne se trouve pas dans la salle du conseil, elle « n’a donc aucune influence, ni sur la mairie, ni sur la gouvernance civique » et « ne représente pas la religion ». Absurdité. Le choix de l’image d’une hijabi est chargé de signification, tout comme le hijab lui-même a une signification objective quelle que soit l’intention de la femme qui le porte. Drimonis elle-même admet que l’image correspond à la nature « multiculturelle et diversifiée » de Montréal, ignorant allègrement que le multiculturalisme est une idéologie très tendancieuse, un euphémisme pour le relativisme culturel et le multi-tribalisme. Il est incompatible avec l’universalisme nécessaire aux droits humains. Mais le multiculturalisme, soutenu par des mots galvaudés tels que « diversité » et « inclusivité », est l’idéologie promue à la fois par Drimonis et par la mairesse Valérie Plante.

…les religions et leurs signes bénéficient d’un niveau de respect et de déférence au-delà de toute raison et qui ne serait jamais accordé aux idéologies et symboles politiques.

Ce choix d’image est un affront délibéré à la laïcité et à la population québécoise qui la soutient avec enthousiasme. C’est une déclaration qui signifie que l’appartenance religieuse prime sur toute autre considération. En particulier, les religions et leurs signes bénéficient d’un niveau de respect et de déférence au-delà de toute raison et qui ne serait jamais accordé aux idéologies et symboles politiques.

Drimonis comprend-elle la signification du hijab ? Bien entendu, il s’agit d’un symbole religieux, raison suffisante pour l’éviter dans ce contexte. Toute manifestation partisane, religieuse ou politique, serait inacceptable. De plus, le hijab est un étendard de l’islam politique, un symbole de la culture du viol et de l’asservissement de la femme. Le hijab, comme toutes les variantes du voile islamique, est un sceau de pureté, indiquant que celle qui le porte est une bonne musulmane et, plus important encore, que toute femme — en particulier une femme musulmane — qui n’en porte pas est impure et mérite de passer l’éternité en enfer. Cette signification est indépendante de la mentalité de la femme qui le porte. Celle-ci peut être inconsciente de cette signification, comme Drimonis l’est, ou du moins prétend l’être.

…nous devrions prendre des mesures pour freiner la propagation d’un symbole aussi extrêmement misogyne…

Le voile islamique est odieux. Le normaliser est inacceptable. Le célébrer, comme le font la mairie et Drimonis, est obscène. En tant que société, nous devrions prendre des mesures pour freiner la propagation d’un symbole aussi extrêmement misogyne, d’autant plus que cette propagation est une stratégie volontaire des islamistes.

Les interdictions de symboles dans la fonction publique telles que celles prévues dans la Loi 21 imposent une éthique professionnelle. C’est exactement le genre de mesure qu’il faut : interdire les symboles de toutes les religions (évitant ainsi toute discrimination) dans certaines circonstances formelles, c’est-à-dire lorsque le porteur est un fonctionnaire ou un enseignant en service, mais maintenir une pleine liberté dans d’autres contextes. Mais Drimonis ne parvient pas à faire la distinction entre le contexte civique où l’interdiction s’applique et le contexte public mais non civique (par exemple, des non-employés vaquant à leurs occupations privées en public) où elle ne s’applique pas.

La laïcité repose sur le constat que la religion et l’État ne font pas bon ménage et que leur séparation est nécessaire pour protéger les droits humains, en particulier la liberté de conscience.

Drimonis est tristement connue pour son opposition à la laïcité en général et à la Loi 21 en particulier. Elle utilise un stratagème malhonnête, courant parmi les antilaïques : elle prétend soutenir la laïcité tout en proposant une fausse définition de celle-ci, la minant et l’affaiblissant. Dans un article publié peu après l’adoption de la loi en 2019, elle a écrit que « la véritable laïcité de l’État n’a rien à voir avec l’interdiction des signes religieux ». Mais si ! Il faut les interdire dans certains contextes. La laïcité repose sur le constat que la religion et l’État ne font pas bon ménage et que leur séparation est nécessaire pour protéger les droits humains, en particulier la liberté de conscience. Cette liberté comprend à la fois la liberté de croyance religieuse et la liberté de s’en affranchir. La Loi 21 reconnaît que les citoyens et les élèves méritent des institutions et des services publics exempts de prosélytisme religieux, y compris le prosélytisme passif des symboles portés par le personnel qui travaille.

Drimonis laisserait apparemment libre cours aux religions, comme si elle les trouvait totalement anodines. Ignore-t-elle que, dans l’islam par exemple, l’apostasie est considérée comme un péché abominable ? Cette doctrine est complètement incompatible avec la liberté de conscience. Quant à nous qui soutenons la séparation entre la religion et l’État parce que nous voyons les religions comme des menaces potentielles aux droits humains, ce qui est effectivement le cas si elles acquièrent une influence politique, Drimonis nous traite avec mépris, comme si notre attitude n’était que le symptôme malheureux d’une maladie mentale. Elle affiche un mépris similaire pour le droit des enfants à une éducation exempte de prosélytisme idéologique.

En Europe, la France est à l’avant-garde en matière de laïcité. Celle-ci est menacée par des fanatiques religieux tels que les islamistes et les catholiques pieux, et cette menace est encore aggravée par le soutien des islamogauchistes tels que le parti politique La France Insoumise (LFI).

Ici en Amérique du Nord, le Québec est à l’avant-garde et la laïcité y est également menacée. Les alliés objectifs de l’islam politique et des autres intégristes ici au Canada sont des conformistes imbuvables comme Toula Drimonis, prête à bafouer les droits des élèves, tout en prétextant défendre les minorités religieuses « stigmatisées », alors qu’en réalité son action favorise les fanatiques religieux. Les plus fanatiques sont des hommes qui ont pour but de normaliser le port du voile et de le rendre pratiquement obligatoire pour les femmes musulmanes. La fonction du hijab est de stigmatiser les femmes musulmanes qui ne le portent pas, qui sont donc insuffisamment pieuses selon ces intégristes.


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The Tedious Conformism of Toula Drimonis

Normalizing the Hijab is Unacceptable

2024-07-31

Journalist and antisecularist Toula Drimonis is at it again. She claims that the image of a hijabi at the entrance to Montreal’s newly renovated city hall is just hunky-dory, with no religious significance! On the contrary, the hijab is loaded with religious and political meaning, regardless of whether the woman wearing it is aware.

Sommaire en français Journaliste et antilaïciste Toula Drimonis récidive ! Elle affirme que l’image d’une femme en hijab à l’entrée de l’hôtel de ville de Montréal, récemment rénové, est géniale et n’a aucune signification religieuse ! Pourtant, le hijab est chargé de sens religieux et politique, que la femme qui le porte en soit consciente ou non.

Ce billet de blogue est disponible en français : Le conformisme lassant de Toula Drimonis

If there were ever any doubt about the vacuity of the words “inclusive” and “diverse” when used by antisecular ideologues, that doubt has been dispelled by Toula Drimonis’ latest diatribe “Montreal City Hall’s inclusive gesture is met with anger,” published 2024-07-25 in the Montreal Gazette. Drimonis’ refuses to recognize the duplicity of the choice of image which welcomes visitors to the newly renovated city hall. After removing the crucifix from council chambers in accordance with Bill 21, the new image displays three persons, of whom one is a hijab clad woman.

But, claims Drimonis, this image is not in council chambers, so it “has no influence whatsoever over city hall and civic governance” and “doesn’t represent religion.” Nonsense. The choice of an image of a hijabi is laden with significance, just as the hijab itself has objective meaning regardless of the intention of the woman wearing it. Drimonis herself admits that the image is in line with the “multicultural and diverse” nature of Montreal, blithely ignoring the fact that multiculturalism is a very tendentious ideology, a euphemism for cultural relativism and multi-tribalism. It is incompatible with universalism which is necessary for human rights. But multiculturalism, supported by buzzwords such as “diversity” and “inclusivity,” is the ideology promoted by both Drimonis and mayor Valérie Plante.

This choice of image is a deliberate affront to secularism and to the Quebec population which enthusiastically supports it. It is a declaration that religious affiliation takes precedence over all other considerations. In particular, religions and their symbols are afforded a level of respect and deference beyond all reason and which would never be granted to political ideologies and symbols.

…the hijab is a banner of political Islam, a symbol of rape culture and the subjugation of women […] a stamp of purity…

Does Drimonis grasp the meaning of the hijab? Of course it is a religious symbol, which is reason enough to avoid it in this context. Any partisan display, religious or political, would be unacceptable. Furthermore, the hijab is a banner of political Islam, a symbol of rape culture and the subjugation of women. The hijab, like all variants of the Islamic veil, is a stamp of purity, indicating that its wearer is a good Muslim woman and, more importantly, that any woman—especially a Muslim woman—who does not wear one is impure and deserves to spend eternity in hell. This meaning is independent of the mentality of the woman wearing it. She may be unaware of that meaning, as Drimonis is, or at least pretends to be.

The Islamic veil is odious. To normalize it is unacceptable. To celebrate it, as city hall and Drimonis do, is obscene. As a society we should be taking steps to discourage the spread of such an extremely misogynistic symbol, especially given that that spread is a deliberate strategy of Islamists.

Civil service symbol bans such as those in Bill 21 are a matter of professional ethics. They are just the sort of measure that is required: banning all religious symbols (thus avoiding discrimination) in certain formal circumstances, i.e. when the bearer is an on-duty civil servant or schoolteacher, but maintaining full freedom in other contexts. But Drimonis fails to distinguish between the civic context where the ban applies and the public but non-civic context (e.g. non-employees going about their private business in public) where it does not.

The basis of secularism is the observation that religion and State make for a very bad combination, and that separating them is necessary to protect human rights, in particular freedom of conscience.

Drimonis is notorious for her opposition to secularism in general and to Quebec Bill 21 in particular. She uses a dishonest ploy which is a common among antisecularists: she claims to support secularism while offering a false definition of that term, robbing it of meaning. In an article published shortly after the law was adopted in 2019, she wrote that “true state secularism has nothing to do with the banning of religious symbols.” Yes it does, in certain circumstances. The basis of secularism is the observation that religion and State make for a very bad combination, and that separating them is necessary to protect human rights, in particular freedom of conscience. That freedom includes both freedom of and freedom from religious belief. Bill 21 recognizes that citizens and schoolchildren have a right to civil services and institutions free from religious proselytism, including the passive proselytism of symbols worn by working staff.

Drimonis would apparently allow religions free rein, as if she considered them to be totally innocuous. Is she unaware that, in Islam for example, apostasy is considered a heinous sin? This tenet is utterly incompatible with freedom of conscience. As for those of us who support separation between religion and State because we see religions as potential threats to human rights, which indeed they are if they gain political influence, Drimonis treats us with contempt, as if our attitude were the unfortunate symptom of a mental illness. She displays similar contempt for the rights of schoolchildren to an education free of ideological proselytism.

In Europe, France is in the vanguard of secularism. That secularism is under threat from religious bigots such as Islamists and pious Catholics, and that threat is made much worse by the support of islamogauchistes such as the political party La France Insoumise (LFI).

Here in North America, Quebec is in the vanguard and secularism is similarly threatened. The objective allies of political Islam here in Canada are tedious conformists like Toula Drimonis who are willing to flout schoolchildren’s rights, just so they can claim, self-righteously, that they are defending “stigmatized” religious minorities when in reality they are facilitating religious fanatics. The most fanatical are men whose aim is to normalize the veil and make it practically mandatory for Muslim women. The aim of the hijab is to stigmatize Muslim women who do not wear it.


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À l’intersection de l’intersectionnalité et de l’islamogauchisme

Rien n’est jamais la faute de l’islam

2020-01-21

Mes impressions d’une récente conférence donnée à l’Université du Québec à Montréal (UQÀM) au sujet de personnes de minorités sexuelles et issues de milieux musulmans. L’approche du conférencier et d’une bonne partie du public dans la salle était fortement perturbée par leurs adhésion à l’idéologie intersectionnelle.

Summary in English My experience at a recent talk given at the Université du Québec à Montréal (UQÀM) about sexual minority persons from a Muslim background. The approach of the speaker and much of the audience was greatly distorted by their attachment to intersectional ideology.

Nous savons que la raison d’être de l’accusation « islamophobe » est de faire taire toute critique de l’islam. J’en ai eu la preuve pour la n-ième fois mercredi soir le 15 janvier lors d’une conférence donnée à l’UQAM :

« À l’intersection de l’islamophobie et de l’hétérocissexisme : récits de résilience de huit personnes LGBTQ+ musulmanes vivant à Montréal. », de Sébastien Chehaitly

La salle était bondée de monde, la plupart s’affichant clairement partisans de l’approche intersectionnelle annoncée, et un petit nombre de personnes, comme moi, qui voulait contester la pensée unique que la gauche intersectionnelle cherche à imposer.

La conférence elle-même était plus ou moins intéressante. Le conférencier racontait un peu le parcours de huit personnes homosexuelles ou trans, issues de familles musulmanes, et les conflits et difficultés que cela pouvait engendrer. Un échantillon bien petit, choisi avec une méthodologie douteuse, des résultats plutôt anecdotiques. Pour une bonne critique de cette conférence, voir le compte-rendu Immersion chez les UQAMo-gauchistes, partie 1 d’Annie-Ève Collin.

Dogme religieux versus épanouissement sexuel et liberté de conscience

Or, il est évident, pour toute personne raisonnable, que s’il y a conflit entre l’homosexualité d’un individu et la religion qui n’accepte pas cette sexualité, la solution est de s’éloigner de la religion. Cela s’applique évidemment aux trois religions abrahamiques : le judaïsme, le christianisme et l’islam, mais pas seulement à elles. Cette solution, rejeter la religion, quoique bien simple, n’est pas pour autant facile, au contraire. Si l’individu est très attaché à sa famille, et si cette famille ne reconnaît à cet individu ni son besoin d’épanouissement sexuel, ni son droit de quitter la religion parentale, alors la situation qui en résulte peut engendrer des déchirements atroces. Cela est d’autant plus difficile si la religion en question est l’islam, car chez les Musulmans pratiquants et pieux, le dogme condamne catégoriquement l’homosexualité et l’apostasie à la fois. Donc la jeune personne homosexuelle issue d’une famille musulmane pieuse est interdite de rester à cause de sa sexualité et interdite de partir car quitter l’islam est considéré péché gravissime.

Mais cette constatation évidente — l’incompatibilité flagrante entre les dogmes islamiques et les libertés sexuelle et de conscience — cela ne passe pas chez la gauche intersectionnelle, car pour eux, il ne faut jamais critiquer l’islam. Cela se lit même dans le titre de la conférence, « À l’intersection de l’islamophobie et de l’hétérocissexisme ». Cette gauche intersectionnelle est obsédée par les minorités (du moins quelques minorites, pas toutes), qui sont toutes opprimées selon cette gauche, mais ne reconnaît jamais, à ce que je peux voir, l’oppression qui peut opérer à l’intérieur même d’une minorité. Donc, si l’identité musulmane cause certains problèmes à l’individu, l’origine de cette oppression ne peut être que la soi-disant « islamophobie », c’est-à-dire une oppression exercée par les méchants non-Musulmans contre les Musulmans. La cause de cette oppression ne peut pas être l’islam lui-même. C’est apparemment impensable selon le dogme intersectionnel.

Supprimer la diversité intellectuelle

Alors, pendant la période de questions qui a suivi la conférence, une dame a soulevé la question de l’homophobie en islam, rappelant aux gens que de nombreux pays à majorité musulmane ont des lois sévères réprimant l’homosexualité. Elle fût tout de suite accusée d’islamophobie par une jeune femme. Un homme a ajouté qu’il ne faut pas parlé des autres pays ; nous sommes au Québec ; la situation dans d’autres pays n’est pas pertinente. Un peu plus tard, lorsque ces lois ont été mentionnées encore une fois, quelqu’un a déclaré péremptoirement, à la très grande satisfaction de beaucoup dans la salle, que la plupart de ces lois sont héritées de l’époque de la colonisation, ce qui a donné lieu a des applaudissements enthousiastes et approbateurs (au fait, pas de vrais applaudissements, mais plutôt le geste de lever les deux mains ouvertes et les faire aller, genre « jazz hands », un truc à la mode dans ce milieu).

(En passant, cette question est assez intéressante. Je sais que, dans le cas des pays d’Afrique subsaharienne christianisés par les Européens, surtout les anciennes colonies britanniques, c’est probablement vrai. En Inde aussi je crois. Mais je ne suis pas du tout convaincu que cela s’applique autant aux pays musulmans. Mais même si c’était vrai, cela n’excuse pas aux gouvernements post-coloniaux actuels le fait de garder ces lois en vigueur et de les utiliser pour pourrir la vie des minorités sexuelles. De plus, on ne peut tenir l’ancien colonisateur responsable des lois anti-apostasie qui sont très sévères dans plusieurs pays musulmans. Ce serait bien d’avoir des informations précises et fiables à ce sujet. On ne doit pas se fier à cette gauche intersectionnelle.)

Une autre dame a listé plusieurs versets du coran qui condamnent l’homosexualité. Elle aussi fut rappelée à l’ordre. Pas pertinent apparemment.

Une des tactiques des gens qui voulaient faire taire les critiques était de demander que l’on s’abstienne de tout commentaire “polémique” — ce qui voulait dire évidemment qu’il ne fallait pas exprimer un désaccord avec l’approche intersectionnelle et islamo-complaisante affichée par le conférencier et par la plupart des gens dans la salle.

Moi, j’ai soulevé la question des ex-Musulmans qui sont souvent persécutés à cause, justement, de la condamnation de l’apostasie en Islam. Une jeune femme, ex-Musulmane d’origine tunisienne vivant à Montréal, s’est levée pour expliquer longuement qu’elle n’a eu aucun problème à quitter l’islam. Plus tard, je lui ai rappelé qu’elle constitue un échantillon d’une seule personne, ce qui ne suffit pas pour infirmer mon observation.

Vers la fin de la période de discussion, un individu a fait un long commentaire. Il voulait d’abord rappeler à tout le monde que nous étions sur du territoire autochtone non cédé. (Je ne vois pas la pertinence de cette remarque, mais au moins il n’a pas dit « territoire mohawk », ce qui est une fausseté souvent véhiculée.) Ensuite, il a accusé plusieurs personnes (qu’il n’a pas identifées clairement, mais tout le monde savaient de qui il parlait) d’avoir agit très impoliment (faux), d’avoir couper la parole au conférencier (faux encore, personne n’avait fait cela), d’avoir adopté un comportement intimidant, d’avoir fait des grimaces méprisantes, d’avoir polémiser malgré la consigne de ne pas le faire, etc. Son petit discours était effectivement plein de mépris et assez intimidant pour les personnes qui avaient exprimé une opinion (bien que poliment) en désaccord avec la plupart des gens dans la salle. Juste après la fin de l’événement, ce même individu a poussé subitement des cris violents, apparemment offensé que l’on envahisse son espace personnel, lorsqu’Annie-Ève Collin a voulu lui parler de son commentaire.

Tout compte fait, cette soirée m’a confirmé le pire de mes impressions de cette « gauche » dite régressive ou identitaire ou diversitaire ou intersectionnelle, etc. Très désagréable, mais j’ai tout de même appris un peu sur les tactiques qu’utilise cette gauche pour se protéger contre la remise en cause de ses dogmes. Cet apprentissage pourra peut-être me servir à l’avenir.

Deux idéologies douteuses, un résultat toxique

Dans cet événement, nous voyons se jouer deux idéologies douteuses, pour ne pas dire fausses, l’intersectionnalité et l’islamogauchisme. Ensemble, nous avons les ingrédients principaux de la gauche dite régressive, un résultat tout à fait toxique.

L’intersectionnalité est une théorie de systèmes de pouvoir social, issue d’abord du movement féministe. L’idée de base est assez simple et plausible à première vue : si l’individu est membre de plusieurs groupes dont chacun est discriminé, leur degré d’oppression augmente avec chacune des ces identités. Une lesbienne noire est discriminée à cause de sa « race », de son sexe et de son orientation sexuelle. Une femme hétérosexuelle blanche, par contre, n’est ciblée que par la misogynie. Cette vision de l’oppression entraîne la division et une politique de culpabilité, car elle se réduit en pratique à une espèce de système de pointage, où l’on gagne un point de mérite pour chaque identité de groupe opprimé duquel on prétend faire partie. Il en résulte une sorte de système de caste où les hommes blancs hétéro cisgenres se trouvent au sommet de la pile et sont diabolisés tandis que les gagnants des points d’oppression sont célébrés et exempts de toute critique. Le but du militant intersectionnel est de renverser la pile. C’est extrêmement simpliste, car chaque groupe est vu comme étant plutôt homogène, tous ses membres étant pareillement opprimés, et on ne reconnaît pas les importantes inégalités qui peuvent se produire à l’intérieur de chaque groupe.

L’islamogauchisme est une dégénérescence de la gauche politique où la priorité accordée autrefois aux questions de classe est remplacée par la défense des minorités, mais surtout, surtout par la défense des Musulmans. Cette gauche dégénérée ne se contente pas de critiquer les méfaits du colonialisme et de l’esclavagisme européens ; elle s’en sert comme prétexte pour diaboliser les cultures européennes et encenser l’islam, comme si les Musulmans constituaient la nouvelle classe ouvrière (dans l’idéologie marxiste) ou le nouveau peuple élu (dans la mythologie abrahamique). D’ailleurs, on néglige complètement les ravages du colonialisme arabo-musulman en Afrique du nord, au Moyen Orient, en Perse, dans le sous-continent indien, etc. On passe sous silence également l’esclavagisme arabo-musulman qui était aussi important que celui des Européens, sinon plus, étant plus brutal et de plus longue durée.

La convergence, ou l’intersection pour ainsi dire, de ces deux idéologies problématiques en fait un salmigondis toxique où l’islam devient intouchable, jouissant d’une impunité totale. Des lois anti-gaies dans de nombreux pays musulmans ? « C’est la faute du colonisateur ! » L’islam condamne l’apostasie et persécute, voire exécute, les ex-Musulmans ? « Moi j’ai quitté l’islam sans problème ! » Le coran prône la violence contre les non-Musulmans ? « Pas pertinent ! »

Dans cette idéologie intersectionno-islamlâtre, ce n’est jamais la faute de l’islam.

Suggestions de lecture en français

Suggestions de lecture en anglais


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