Le conformisme lassant de Toula Drimonis

Normaliser le hijab est inacceptable

2024-08-08

Journaliste et antilaïque Toula Drimonis récidive ! Elle affirme que l’image d’une femme en hijab à l’entrée de l’hôtel de ville de Montréal, récemment rénové, est géniale et n’a aucune signification religieuse ! Pourtant, le hijab est chargé de sens religieux et politique, que la femme qui le porte en soit consciente ou non.

Summary in English Journalist and antisecularist Toula Drimonis is at it again. She claims that the image of a hijabi at the entrance to Montreal’s newly renovated city hall is just hunky-dory, with no religious significance! On the contrary, the hijab is loaded with religious and political meaning, regardless of whether the woman wearing it is aware.

This blog is available in English: The Tedious Conformism of Toula Drimonis

S’il y a jamais eu le moindre doute sur la vacuité des mots « inclusif » et « diversifié » lorsqu’ils sont utilisés par des idéologues antilaïques, ce doute a été dissipé par la dernière diatribe de Toula Drimonis “Montreal City Hall’s inclusive gesture is met with anger” (« Le geste inclusif de l’hôtel de ville de Montréal suscite la colère »), parue le 25 juillet 2024 dans The Gazette. Drimonis refuse de reconnaître la duplicité du choix de l’image qui accueille les visiteurs dans l’hôtel de ville récemment rénové. Après avoir retiré le crucifix de la salle du conseil pour respecter la laïcité, la nouvelle image montre trois personnes, dont une femme portant le hijab.

Mais, affirme Drimonis, cette image ne se trouve pas dans la salle du conseil, elle « n’a donc aucune influence, ni sur la mairie, ni sur la gouvernance civique » et « ne représente pas la religion ». Absurdité. Le choix de l’image d’une hijabi est chargé de signification, tout comme le hijab lui-même a une signification objective quelle que soit l’intention de la femme qui le porte. Drimonis elle-même admet que l’image correspond à la nature « multiculturelle et diversifiée » de Montréal, ignorant allègrement que le multiculturalisme est une idéologie très tendancieuse, un euphémisme pour le relativisme culturel et le multi-tribalisme. Il est incompatible avec l’universalisme nécessaire aux droits humains. Mais le multiculturalisme, soutenu par des mots galvaudés tels que « diversité » et « inclusivité », est l’idéologie promue à la fois par Drimonis et par la mairesse Valérie Plante.

…les religions et leurs signes bénéficient d’un niveau de respect et de déférence au-delà de toute raison et qui ne serait jamais accordé aux idéologies et symboles politiques.

Ce choix d’image est un affront délibéré à la laïcité et à la population québécoise qui la soutient avec enthousiasme. C’est une déclaration qui signifie que l’appartenance religieuse prime sur toute autre considération. En particulier, les religions et leurs signes bénéficient d’un niveau de respect et de déférence au-delà de toute raison et qui ne serait jamais accordé aux idéologies et symboles politiques.

Drimonis comprend-elle la signification du hijab ? Bien entendu, il s’agit d’un symbole religieux, raison suffisante pour l’éviter dans ce contexte. Toute manifestation partisane, religieuse ou politique, serait inacceptable. De plus, le hijab est un étendard de l’islam politique, un symbole de la culture du viol et de l’asservissement de la femme. Le hijab, comme toutes les variantes du voile islamique, est un sceau de pureté, indiquant que celle qui le porte est une bonne musulmane et, plus important encore, que toute femme — en particulier une femme musulmane — qui n’en porte pas est impure et mérite de passer l’éternité en enfer. Cette signification est indépendante de la mentalité de la femme qui le porte. Celle-ci peut être inconsciente de cette signification, comme Drimonis l’est, ou du moins prétend l’être.

…nous devrions prendre des mesures pour freiner la propagation d’un symbole aussi extrêmement misogyne…

Le voile islamique est odieux. Le normaliser est inacceptable. Le célébrer, comme le font la mairie et Drimonis, est obscène. En tant que société, nous devrions prendre des mesures pour freiner la propagation d’un symbole aussi extrêmement misogyne, d’autant plus que cette propagation est une stratégie volontaire des islamistes.

Les interdictions de symboles dans la fonction publique telles que celles prévues dans la Loi 21 imposent une éthique professionnelle. C’est exactement le genre de mesure qu’il faut : interdire les symboles de toutes les religions (évitant ainsi toute discrimination) dans certaines circonstances formelles, c’est-à-dire lorsque le porteur est un fonctionnaire ou un enseignant en service, mais maintenir une pleine liberté dans d’autres contextes. Mais Drimonis ne parvient pas à faire la distinction entre le contexte civique où l’interdiction s’applique et le contexte public mais non civique (par exemple, des non-employés vaquant à leurs occupations privées en public) où elle ne s’applique pas.

La laïcité repose sur le constat que la religion et l’État ne font pas bon ménage et que leur séparation est nécessaire pour protéger les droits humains, en particulier la liberté de conscience.

Drimonis est tristement connue pour son opposition à la laïcité en général et à la Loi 21 en particulier. Elle utilise un stratagème malhonnête, courant parmi les antilaïques : elle prétend soutenir la laïcité tout en proposant une fausse définition de celle-ci, la minant et l’affaiblissant. Dans un article publié peu après l’adoption de la loi en 2019, elle a écrit que « la véritable laïcité de l’État n’a rien à voir avec l’interdiction des signes religieux ». Mais si ! Il faut les interdire dans certains contextes. La laïcité repose sur le constat que la religion et l’État ne font pas bon ménage et que leur séparation est nécessaire pour protéger les droits humains, en particulier la liberté de conscience. Cette liberté comprend à la fois la liberté de croyance religieuse et la liberté de s’en affranchir. La Loi 21 reconnaît que les citoyens et les élèves méritent des institutions et des services publics exempts de prosélytisme religieux, y compris le prosélytisme passif des symboles portés par le personnel qui travaille.

Drimonis laisserait apparemment libre cours aux religions, comme si elle les trouvait totalement anodines. Ignore-t-elle que, dans l’islam par exemple, l’apostasie est considérée comme un péché abominable ? Cette doctrine est complètement incompatible avec la liberté de conscience. Quant à nous qui soutenons la séparation entre la religion et l’État parce que nous voyons les religions comme des menaces potentielles aux droits humains, ce qui est effectivement le cas si elles acquièrent une influence politique, Drimonis nous traite avec mépris, comme si notre attitude n’était que le symptôme malheureux d’une maladie mentale. Elle affiche un mépris similaire pour le droit des enfants à une éducation exempte de prosélytisme idéologique.

En Europe, la France est à l’avant-garde en matière de laïcité. Celle-ci est menacée par des fanatiques religieux tels que les islamistes et les catholiques pieux, et cette menace est encore aggravée par le soutien des islamogauchistes tels que le parti politique La France Insoumise (LFI).

Ici en Amérique du Nord, le Québec est à l’avant-garde et la laïcité y est également menacée. Les alliés objectifs de l’islam politique et des autres intégristes ici au Canada sont des conformistes imbuvables comme Toula Drimonis, prête à bafouer les droits des élèves, tout en prétextant défendre les minorités religieuses « stigmatisées », alors qu’en réalité son action favorise les fanatiques religieux. Les plus fanatiques sont des hommes qui ont pour but de normaliser le port du voile et de le rendre pratiquement obligatoire pour les femmes musulmanes. La fonction du hijab est de stigmatiser les femmes musulmanes qui ne le portent pas, qui sont donc insuffisamment pieuses selon ces intégristes.


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La vraie nature de la BCHA

Des prises de positions anti-laïques et irresponsables

2022-11-24

Suffit-il de s’opposer à la prière au Parlement canadien pour se prétendre séculier ?

Summary in English Is it enough to oppose the recitation of prayer in the Canadian Parliament in order to support secularism?

Dans le texte Le Parlement fédéral ne respecte pas la Charte, paru dans Le Devoir le 15 septembre 2022, nous apprenons que l’Association des humanistes de la Colombie-Britannique (BCHA ou British Columbia Humanist Association) s’oppose à la prière à la Chambre des communes. C’est très bien. S’agit-il d’une association alliée des laïques québécois ? Dans le même texte, l’auteure dénonce aussi l’incompréhension des députés fédéraux à l’égard de la Loi 21.

Ce qui n’est pas mentionné dans ce texte, c’est que cette même BCHA s’oppose, elle aussi, à la Loi 21. Non seulement cela, mais cette BCHA est parmi les opposants les plus farouches et les plus toxiques de la Loi 21, malgré sa prétention d’appuyer le sécularisme. En effet, cette association accuse la Loi 21 de vouloir imposer « le contrôle du gouvernement sur les choix vestimentaires personnels des individus ». Apparemment, cette association juge que les uniformes seraient incompatibles avec l’humanisme. Les officiers de police (hommes ou femmes) devraient-ils avoir des « choix vestimentaires personnels » lorsqu’ils s’habillent pour aller travailler ? La BCHA prend une position extrême, s’opposant même à l’interdiction du port du couvre-visage par les fonctionnaires au travail.

La BCHA préconise l’oxymorique « multiculturalisme séculier ». Selon elle, la critique du terme « islamophobie » ne serait que de la pédanterie. La BCHA ne s’oppose pas à la motion M-103 qui confond « islamophobie » et « racisme ».

La critique que fait la BCHA de la Loi 21 est mensongère, car l’association prétend que cette législation nuirait en particulier aux « personnes de couleur ». Selon la BCHA, le tueur de la mosquée de Québec était motivé par « l’idéologie du nationalisme blanc ». On voit que la BCHA amalgame ainsi « race » et religion, évacuant ainsi la question de la liberté de conscience que doit défendre la laïcité.

Alors, à la lumière des observations ci-dessus, la BCHA serait-elle une association laïque ou séculière ? Résumons :

  • En s’opposant à la Loi 21, la BCHA s’oppose à la laïcité dans la jurisdiction même où cette laïcité fait la plus grande avancée jamais vue au Canada.
  • En permettant le port de signes religieux par les fonctionnaires, la BCHA s’oppose frontalement au principe de séparation entre religion et État, un principe qui constitue le cœur de la laïcité.
  • En permettant le port de signes religieux par les enseignants et enseignantes, la BCHA se fout de la liberté de conscience des élèves, laissant ceux-ci exposés au prosélytisme religieux en milieu scolaire.
  • En permettant le port du couvre-visage par les fonctionnaires et par les usagers de services de l’État, la BCHA endosse la propagation d’un des pires symboles de la misogynie islamiste, un signe de l’asservissement de la femme et un étendard de la culture du viol.
  • En acceptant l’usage du terme « islamophobie », la BCHA consent à la confusion entre croyances et croyants, brouillant la distinction, cruciale pour la laïcité, qui permet de respecter les droits des croyants sans compromettre le droit de critiquer les croyances.
  • En acquiesçant à l’amalgame entre « islamophobie » et « racisme », la BCHA permet ainsi aux fanatiques religieux de condamner la nécessaire critique des croyances religieuses.
  • En associant l’attaque de la mosquée de Québec au « nationalisme blanc », la BCHA cache la vraie nature de cette attaque et empêche de comprendre les causes des actes de violence contre les groupes religieux.

Le bilan est clair. S’opposer à la prière parlementaire ne suffit pas. La BCHA est non seulement une association anti-laïque et anti-seculière, ses prises de positions sont aussi carrément irresponsables car celles-ci risquent d’attiser les tensions sociales et augmenter ainsi les risques d’actes de violence à l’avenir. Au Canada, les musulmans pieux, voire intégristes, ne sont pas stigmatisés ; au contraire, ils sont privilégiés et honorés. Ce sont plutôt les partisans de la laïcité — y compris les musulmans laïques — qui sont stigmatisés et dénigrés.

De toute évidence, la tuerie à la mosquée de Québec en janvier 2017 était motivée par la peur de l’islam ou de l’islamisme, une peur tout à fait légitime mais qui s’est exprimée alors en une horrible et meurtrière attaque contre des musulmans ordinaires qui ne faisaient que pratiquer leur religion en privé dans un lieu de culte. Rappelons que la Charte de la laïcité proposée par le gouvernement péquiste est morte en avril 2014, presque trois ans avant la tuerie, tandis que la Loi 21 n’a été adoptée par le gouvernement caquiste que le 16 juin 2019, presque deux ans et demi après la tuerie. Qui était au pouvoir au Québec durant cette période de plusieurs années ? Il s’agit du Parti libéral du Québec (PLQ) que dirigeait le premier ministre Philippe Couillard, un parti qui s’est opposé farouchement aux deux projets laïques, un parti qui stigmatisait toute personne qui appuyait la laïcité, un parti qui rejetait comme de la « xénophobie » toute inquiétude à l’égard de la propagation de l’islam radical dans la société. Pendant cette période, plusieurs attentats islamistes ont eu lieu en France, en particulier l’attentat chez Charlie Hebdo en janvier 2015, le massacre au Bataclan à Paris en novembre 2015 et l’attaque au camion-bélier à Nice en juillet 2016. La peur de l’islamisme était à son comble au Québec grâce à la complaisance du PLQ. Et, je le répète, cette peur était légitime.

Quand je dis que la peur de l’islam ou de l’islamisme est justifiée, je ne confonds pas les deux. Laissons de côté pour un moment l’islamisme et ne considérons que l’islam tout court. Selon cette religion, l’apostasie, c’est-à-dire exercer sa liberté de conscience en quittant la religion, est un péché très grave et ce dogme se traduit par des lois draconiennes qui criminalisent l’apostasie dans plusieurs pays à majorité musulmane. Au fait, les apostats risquent la peine de mort dans six de ces pays. Une religion qui impose de telles violences psychiques et physiques est extrêmement dangereuse et liberticide. Il serait imprudent de ne pas en avoir peur. Nos gouvernements ont le devoir de prendre des mesures appropriées pour freiner la propagation des idéologies religieuses liberticides, par exemple en adoptant de la législation comme la Loi 21 au Québec.

Si la Charte de la laïcité proposée par le PQ ou la Loi 21 adoptée par la CAQ avait été en vigueur en début 2017, cette tuerie à Québec aurait probablement pu être évitée, car une telle loi aurait indiqué à la population que son gouvernement agit contre la menace islamiste. Au moins, les lanceurs d’alerte et les partisans de la laïcité n’auraient pas été aussi stigmatisés par un gouvernement fainéant et irresponsable comme celui du PLQ.

En occultant la nature et le contexte de cette attaque, la BCHA affiche un comportement aussi irresponsable que celui du gouvernement Couillard. Comprenez-moi bien, je n’accuse personne d’être littéralement « complice » de cette attaque ; une telle accusation serait hautement exagérée. De plus, les liens entre les mesures sociales et le comportement des extrémistes sont complexes, instables et ne peuvent être résumées en une simple relation de cause à effet. Tout de même, si on veut réellement réduire les risques que de tels gestes d’extrême violence ne se reproduisent, il est évident que les mesures suivantes sont à conseiller :

  • Cesser de véhiculer la désinformation au sujet de la Loi 21 (p.ex., le mensonge qu’elle serait « discriminatoire ») et cesser de vilipender ceux et celles qui l’appuient.
  • Répudier la motion M-103 afin de rejeter le terme tendancieux « islamophobie » et casser le faux amalgame entre appartenance religieuse et race, pour ne plus faciliter la tâche aux propagandistes islamistes.
  • Couper toute subvention publique aux associations islamiques — comme celles accordées à la Muslim Association of Canada — pour que l’argent des contribuables ne serve plus à permettre à ces associations d’instrumentaliser la mouvance antiraciste afin de promouvoir l’islam.

Liens vers les prises de position BCHA

  • Opposition à la Loi 21 : Reiterating our opposition to Quebec’s Bill 21
    “Bill 21, as it stands, invokes government control over the personal clothing choices of individuals and therefore stands in opposition to Humanism’s principles; therefore, we oppose Quebec’s Bill 21.”
    (« La Loi 21, telle qu’elle est écrite, impose le contrôle du gouvernement sur les choix vestimentaires personnels des individus et s’oppose donc aux principes de l’humanisme ; par conséquent, nous nous opposons à la Loi 21 du Québec. »)
  • Allégation de « racisme » contre la Loi 21 : Quebec’s “state laicity” law undermines secularism
    “[…]these quasi-authoritarian measures will fall disproportionately on women, immigrants, members of minority faiths and people of colour.”
    (« […]ces mesures quasi autoritaires toucheront de manière disproportionnée les femmes, les immigrés, les membres de confessions minoritaires et les personnes de couleur. »)
  • Opposition à l’interdiction du port de couvre-visage : Recognizing Discrimination against the Nonreligious
    “Some in Quebec have argued this prohibition is consistent with secularism but we, and other secular organizations, strongly reject this argument.”
    (« Certains au Québec ont fait valoir que cette interdiction est conforme au sécularisme, mais nous, et d’autres organisations séculières, rejetons fermement cet argument. »)
  • Promotion du soi-disant « multiculturalisme séculier » : Recognizing Discrimination against the Nonreligious
    “While laïcité shares many aspects with English Canada’s secular multiculturalism, it often takes a more anti-religious flavour.”
    (« Alors que la laïcité partage de nombreux aspects avec le multiculturalisme séculier du Canada anglais, elle prend souvent une saveur plus anti-religieuse. »)
  • Complaisance à l’égard de la motion M-103 : Recognizing Discrimination against the Nonreligious
    “[…]we do not believe it’s this government’s intent to stifle honest criticism of radical strains of Islam or religion more generally. We are concerned though that the extreme rhetoric around this ultimately pedantic point risks dwarfing other important issues surrounding systemic racism and religious (and nonreligious) discrimination before the committee.”
    (« […]nous ne croyons pas que ce gouvernement ait l’intention d’étouffer les critiques honnêtes des tendances radicales de l’islam ou de la religion en général. Nous craignons cependant que la rhétorique extrême autour de ce point finalement pédant risque d’éclipser d’autres questions importantes entourant le racisme systémique et la discrimination religieuse (et non religieuse) devant le comité. »)
  • Allégations d’« idéologie nationaliste blanche » dans un contexte religieux : 1.7 White Nationalism is Anathema to Humanism
    “[…]we are deeply concerned about the string of recent attacks in Norway, Quebec City, Charlottesville, Christchurch and elsewhere that were motivated by white nationalist ideology.”
    (« […]nous sommes profondément préoccupés par la série d’attaques récentes en Norvège, à Québec, à Charlottesville, à Christchurch et ailleurs, motivées par l’idéologie nationaliste blanche. »)

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Inapte à être juge

2021-12-21

La nomination récente d’Azimuddin Hussain à la magistrature de la Cour supérieure du Québec révèle un parti pris extrême.

Summary in English The recent appointment of Azimuddin Hussain to the bench of Quebec Superior Court reveals extreme bias. This blog is available in English: Unworthy To Be a Judge.

Hier (20 décembre 2021) nous avons appris la nouvelle : l’avocat Azimuddin Hussain vient d’être nommé juge à la Cour supérieure du Québec. Hussain a fait la une des journaux il y a un an, lorsqu’en novembre et décembre 2020, il a représenté un opposant à la Loi 21 devant ce même tribunal. Dans ses commentaires devant la cour, Hussain a fait un parallèle bizarre entre la Loi 21 et les lois de Nuremberg adoptées par l’Allemagne nazie en 1935. En somme, Hussain a observé que les lois de Nuremberg ont conduit au génocide et à l’holocauste, laissant ainsi comprendre que cette Loi 21 pourrait avoir des conséquences aussi néfastes.

Rappelons que les lois de Nuremberg refusaient la citoyenneté allemande aux Juifs (ainsi qu’aux Roms et aux Noirs) et interdisaient les mariages mixtes et les relations extraconjugales entre Juifs et Allemands. Par contre, la Loi 21 exige que certains fonctionnaires et enseignants retirent, lorsqu’ils sont au travail, tout signe religieux qu’ils porteraient normalement. C’est tout. La Loi 21 ne s’applique pas en dehors du travail.

Les propos de Hussain ont été bien plus sérieux qu’une simple comparaison entre deux choses disparates. C’est plutôt comme s’il avait mis sur un pied d’égalité une théière et un Tyrannosaurus rex. Pour ne rien arranger, le juge Marc-André Blanchard ne s’y est opposé en aucune façon. Cet incident s’inscrit dans le cadre de la campagne générale, menée par les opposants à la laïcité, pour dénigrer et diaboliser la Loi 21 et ses partisans.

Hussain a fait son commentaire un vendredi. Le lundi matin suivant, il a affirmé qu’il avait été mal interprété par les médias. Alors le juge lui a répondu : « Je vous assure que j’ai compris vos comparaisons comme étant purement rhétoriques. » À mon avis, cela constitue un sérieux biais et un manque de jugement majeur de la part de Blanchard.

Cependant, d’autres incidents sont survenus durant ce procès de la Cour supérieure, des échanges sans doute aussi graves, voire pires. À un moment donné, Hussain, dans sa détermination à discréditer le témoignage du témoin expert (pour le MLQ) Jacques Beauchemin, l’a qualifié de « homme blanc hétérosexuel plus âgé qui ne porte aucun signe religieux ». Lors d’une précédente audience du tribunal, Hussain a également déprécié un autre témoin expert, le professeur Georges-Auguste Legault, en le traitant d’« homme blanc » afin de discréditer son témoignage. Étant donné que le sexe, l’âge, la couleur de peau et l’orientation sexuelle n’ont aucune pertinence dans ce contexte, les commentaires de Hussain étaient totalement inappropriés. Ce qui est encore plus troublant, c’est que le juge Blanchard a écouté tout cela passivement, n’y faisant aucune objection, aucune tentative de réprimander Hussain pour son comportement inapproprié.

À mon avis, pour les raisons ci-dessus, ainsi que pour de nombreux autres aspects de ce procès l’année dernière, le juge Blanchard ainsi que Azimuddin Hussain doivent être considérés comme indignes du poste de juge à la Cour supérieure du Québec. Tous deux manquent de l’objectivité nécessaire pour occuper ce poste.

La nomination de Hussain révèle également que le ministre fédéral de la justice David Lametti et ceux qui l’ont conseillé doivent aussi être extrêmement biaisés.

Liens pertinents


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La Loi 21 pour les nuls

Version abrégée

2021-12-14

Un résumé des faits essentiels concernant la Loi 21 québécoise et la controverse à son sujet.

Summary in English
A summary of the basic facts about Quebec Bill 21 and the controversy surrounding it.
This blog is available in English.

Étant donné que la Loi 21 du Québec fait de nouveau l’actualité et que plusieurs incompréhensions, idées fausses et mensonges purs et simples se répandent, il est temps de rétablir quelques faits importants. Voici le minimum que vous devez savoir.

  1. La Loi 21 est une législation qui réalise partiellement la laïcité d’État au Québec et qui impose une restriction très mineure, voire insignifiante, à la liberté d’expression de certains employés de l’État, en leur interdisant le port de signes religieux au travail. Cela n’affecte en rien leur liberté de croyance. Ceci est fait dans le but de protéger les libertés d’autrui : les usagers de la fonction publique et surtout les écoliers. C’est fondamentalement ce que font toutes les lois : rechercher un équilibre entre des libertés conflictuelles. La Loi 21 fait un assez bon travail à cet égard, même s’il est trop faible.
  2. Le Québec est à l’avant-garde dans les Amériques en matière de laïcité. Beaucoup de gens au Canada anglais ne comprennent pas cela, ou refusent de le comprendre.
  3. De nombreuses personnes et groupes s’opposent à la laïcité pour diverses raisons. Mais il existe une force anti-laïcité particulièrement virulente et dangereuse : l’islam politique, qui est un mouvement politico-religieux d’extrême droite international, également connu sous le nom d’islamisme.
  4. L’un des outils de propagande préférés de l’islam politique est le voile islamique, dont il fait la promotion n’importe où et partout où il le peut. Cette mouvance a eu un énorme succès à imposer le voile dans les pays à majorité musulmane où, il y a quelques décennies, le voile était rarement vu dans les villes. En faisant porter aux femmes cet outil de propagande, on peut très efficacement jouer la carte de la victime. Le voile est à la fois religieux et politique, surtout ce dernier. Sa signification est indépendante de la mentalité des femmes qui le portent. Celles-ci ignorent souvent les implications du voile mais ressentent une forte pression pour le porter afin de se conformer.
  5. L’islam et même l’islamisme bénéficient d’un énorme traitement préférentiel de la part de la soi-disant gauche (et, de plus en plus, du centre aussi, comme Justin Trudeau), pour des raisons historiques et idéologiques liées aux succès spectaculaires et aux échecs ultimes tout aussi spectaculaires du marxisme.
  6. Le préjugé ethnique contre les Québécois francophones est un thème majeur de l’histoire canadienne. Les islamistes l’ont largement exploité. La peur anglo-canadienne du mouvement indépendantiste québécois a accru ce préjugé au cours des dernières décennies. L’opposition hystérique du Canada anglais à la Loi 21 est en grande partie (mais pas entièrement) une campagne de propagande haineuse contre les Québécois.

Prochaine blogue : English Canada’s Messiah Complex

La nécessité de la Loi 21

Réponse au pseudo-argument
« La Loi 21 ne répond à aucun besoin existant. »

2021-04-14
Mise à jour : 2021-04-15

Dans le contexte actuel de la prolifération de l’idéologie islamiste, la Loi 21 est nécessaire.

In English This blog is available in English translation: The Necessity of Quebec Bill 21

Un des pseudo-arguments préférés des adversaires de la Loi 21, c’est de prétendre que cette loi ne serait pas nécessaire, qu’elle ne répondrait à aucun besoin réel. Ce faux argument s’explique dès que nous le considérons en lien avec un autre pseudo-argument favori des antilaïques : que la Loi 21 serait « discriminatoire », et en particulier « discriminatoire » contre les Musulmanes.

Il faut bien comprendre le contexte dans lequel nous vivons : la prolifération de l’idéologie islamiste.

Pour bien saisir les enjeux ici, il faut comprendre le sens objectif du voile islamique. Ce voile, qu’il soit hijab, tchador, niqab, burqa, etc., est évidemment un étendard de l’islam radical, c’est-à-dire de l’islamisme. C’est un uniforme politique et un outil de pénétration de l’islamisme dans nos sociétés, un marqueur du territoire que les islamistes cherchent à occuper, avec la complicité d’une certaine « gauche » que l’on nomme « islamogauche », ainsi que d’autres adeptes du relativisme culturel. Le voile est aussi un très fort symbole misogyne et sexiste, ainsi qu’une icône de l’obscurantisme religieux intégriste.

Ne pas reconnaître cette évidence, cette réalité objective — prétendre au contraire que le voile ne serait qu’un simple choix vestimentaire —, est une sottise inexcusable.

Nous savons aussi que le sens religieux que les promoteurs du voile donnent à cet accoutrement en est un de pureté. C’est-à-dire que le voile est un signe de pureté qui indique que celle qui le porte est une bonne Musulmane qui mérite le paradis et, par contre, que la femme qui n’en porte pas (et surtout une Musulmane qui n’en porte pas) est impure et mérite l’enfer. Voilà donc le « choix » dont il s’agit: entre le paradis et l’enfer.

Cette réalité objective du voile est complètement indépendante de la mentalité ou de l’intention de la femme qui le porte : celle-ci peut le porter par choix et être complètement inconsciente de la signification politique du voile ; ou, elle peut le porter parce qu’elle y est obligée par sa famille ou sa communauté ; ou elle peut être une partisane intentionnelle de l’islamisme. Rien de cela ne change le fait que ce voile demeure un drapeau islamiste.

Or, étant donné cette réalité, il est évident que la Loi 21 et les mesures semblables qui interdisent le port de signes religieux dans les espaces étatiques sont tout à fait nécessaires afin de contrer cette campagne islamiste. Et pour être juste, pour ne pas discriminer une religion en particulier, il faut que ces interdictions s’appliquent aux signes visibles de toutes les religions.

Donc, la Loi 21 est nécessaire et, en plus, elle est conçue pour ne pas discriminer. Voilà que deux pseudo-arguments des antilaïques s’avèrent entièrement nuls. Quant aux adversaires de la Loi 21 qui emploient ces prétextes, ou bien ils se trompent complètement, ou bien ils sont d’une malhonnêteté abusive.


Prochain blogue : The Necessity of Quebec Bill 21

Le prosélytisme passif

2020-12-11

Le port de signes religieux par les fonctionnaires et enseignant(e)s au travail est une forme de publicité religieuse inacceptable et un privilège indu accordé aux croyant(e)s.

Summary in English The wearing of religious symbols by civil servants and teachers on duty is a form of unacceptable religious advertising and an undeserved privilege granted to believers. See the English version of this blog, Passive Proselytism.

Dans le récent (2020-12-08) communiqué de presse de Libres penseurs athées, nous lisons cette explication de l’importance d’interdire le port de signes religieux par les employé(e)s de l’État :

[…] permettre aux représentants de l’État de faire de l’affichage idéologique dans la fonction publique, pourvu que leur idéologie soit religieuse, constitue un privilège indu accordé aux religions. Les conséquences de ce privilège sont (1) une atteinte à la liberté de conscience des usagers des services sociaux et des élèves dans les écoles publiques, en les exposant au prosélytisme et à l’endoctrinement passifs que constituent ces manifestations religieuses partisanes ; et (2) […]

Nier que le phénomène du prosélytisme passif puisse exister, c’est une stratégie des opposants à la Loi 21, c’est-à-dire les anti-laïques. Il faut être très malhonnête et d’une mauvaise foi extrême pour nier cette réalité. C’est une évidence.

Lorsqu’on voit de la publicité à la télévision, ou dans une revue imprimée, ou sur un panneau d’affichage, on est ciblé par le prosélytisme passif de type commercial. Personne ne peut nier l’efficacité de ce prosélytisme — et encore moins son existence même ! Les entreprises dépensent des millions de dollars pour acheter de cette publicité-là, parce que ça marche.

Si on permet aux croyants religieux engagés dans la fonction publique ou dans les écoles de porter et afficher leurs signes religieux au travail, il s’agit de prosélytisme passif de type religieux. Remplacer la kippa, le crucifix ou le hijab par une grosse annonce de MacDo ou d’un autre produit à vendre sur les vêtements du ou de la fonctionnaire, ce serait évidemment de la publicité inacceptable. La kippa, le crucifix et le hijab constituent également de la publicité inacceptable dans ce contexte.

le but du prosélytisme religieux n’est pas nécessairement de convertir quelqu’un, tout comme le but de la publicité commerciale n’est pas toujours de vendre un produit directement.

Il faut se rappeler que le but du prosélytisme religieux n’est pas nécessairement de convertir quelqu’un, tout comme le but de la publicité commerciale n’est pas toujours de vendre un produit directement. Souvent, c’est dans le but de promouvoir une marque ou une idéologie, de normaliser et de banaliser la présence de cette marque, pour qu’elle soit acceptée et reconnue par les gens qui y sont exposés.

Au fait, une pratique courante chez les anti-laïques est d’insister sur une définition très restreinte du mot prosélytisme, limitant son sens à celui de vouloir convertir à la religion du signe. Ensuite, ils exigent des études quantitatives pour prouver que les signes ont des effets prosélytes. C’est complètement incohérent.

Patrick Taillon, qui a été témoin-expert pour la Procureure-Générale du Québec (PGQ) devant la Cour supérieure du Québec en novembre 2020 (la cause Hak contre PGQ) explique, dans une entrevue radiophonique avec Antoine Robitaille, qu’on n’a pas demandé d’étude quantitative de l’impact de la prière sur les personnes assistant aux réunions du conseil municipal de Saguenay lorsque la Cour suprême du Canada a entériné l’interdiction de cette prière en 2015. La Cour n’a pas exigé non plus que le plaignant athée démontre que cette prière risquait de le convertir au christianisme. Or, le port de signes religieux par des agents de l’État présente une situation semblable. Il n’est vraiment pas nécessaire de prouver explicitement les effets de ces signes religieux, surtout sur les enfants.

[…] prosélytisme religieux interne — c’est-à-dire qui vise les co-religionnaires de la personne qui porte le signe.

Il faut aussi reconnaître l’importance du prosélytisme religieux interne — c’est-à-dire qui vise les co-religionnaires de la personne qui porte le signe. C’est souvent le but du voile islamique, de transmettre le message que la femme qui le porte est une bonne musulmane pure, tandis que les musulmanes que n’en portent pas sont de mauvaises musulmanes impures qui méritent l’enfer et devraient peut-être l’adopter.

Permettre le port de signes religieux par les enseignant(e)s, c’est bafouer le droit des élèves à une éducation sans endoctrinement, dans un environnement scolaire sans prosélytisme. Nul besoin d’étude quantitative. Le principe de la laïcité — en particulier la séparation entre les religions et l’État — suffit pour justifier une interdiction.

le fardeau de la preuve incombe à ces anti-laïques.

Si les adversaires de la Loi 21 veulent donner aux croyants et aux croyantes le privilège de pouvoir faire de la publicité religieuse sur la job, le fardeau de la preuve incombe à ces anti-laïques. Ce sont eux que doivent fournir des preuves qu’il n’y aura aucun effet sur les élèves.

La Loi 21 établit un compromis raisonnable entre les droits des employés de l’État et les droits des élèves et usagers.


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L’ineptie d’Émile Bilodeau

2020-07-01

Ma réplique à un texte de Madeleine Pilote-Côté, intitulé Quand le désaccord suscite la haine, paru le 29 juin 2020 dans le Journal de Montréal.

Summary in English My response to an article by Madeleine Pilote-Côté, entitled Quand le désaccord suscite la haine (When Disagreement Gives Rise to Hatred), published in the Journal de Montréal on 29th June 2020. Pilote-Côté objects to the fact that Émile Bilodeau, a singer who participated in the recent broadcast of Quebec’s Fête nationale, was criticized for wearing an anti-Bill-21 lapel pin during the show.

Madame Madeleine Pilote-Côté,

Dans votre texte du 29 juin 2020, vous vous fâchez du fait que le chanteur Émile Bilodeau ait été vertement critiqué pour avoir porté un macaron anti-Loi-21 durant le récent spectacle de la Fête nationale. Vous dites même qu’il aurait reçu des menaces de mort. Évidemment, de telles menaces sont inacceptables, peu importe la situation. Mais le geste d’Émile Bilodeau était tout de même inapproprié.

Sur la même scène que le jeune Bilodeau se trouvait aussi Paul Piché qui, à ce que je sache, appuie la laïcité ; du moins, il a accordé son appui à la Charte de la laïcité proposée en 2013-2014 par l’ancien gouvernement du PQ. Mais Piché a été discret ; il n’a pas affiché de macaron pro-Loi-21. Un tel affichage aurait été déplacé aussi dans le contexte de ce spectacle. Pourquoi les opposants de la laïcité n’ont-ils pas le même savoir-vivre que ses défenseurs ?

Pour la Loi 21

D’ailleurs, Mme Pilote-Côté, dans votre texte vous véhiculez des faussetés au sujet de la Loi 21. Cette dernière n’est aucunement discriminatoire car elle s’applique à toutes les religions et à toutes les personnes, aux hommes autant qu’aux femmes. La Loi 21 ne demande pas « à des gens de renoncer à leurs valeurs » comme vous le prétendez ; au contraire, elle ne fait qu’imposer une contrainte de comportement raisonnable à certains fonctionnaires pour des raisons d’éthique professionnelle. Vous avez le droit de vous opposer à cette Loi, mais il est inacceptable de la présenter sous un faux jour comme vous le faites éhontément.

Macarons Loi 21

L’indiscrétion d’Émile Bilodeau lors de ce spectacle de la Fête nationale québécoise est particulièrement saugrenue. L’opposition à la Loi 21 provenant du Canada hors Québec est d’une intensité, d’une hystérie et d’une malhonnêteté si extrêmes qu’il faudrait la qualifier de campagne de propagande haineuse anti-québécoise. En effet, à écouter ces opposants de la laïcité — qui répètent ad nauseam les mêmes faussetés que vous —, on dirait que le Québec serait un véritable cloaque de persécution religieuse, de xénophobie et pire.

Dans ce contexte où les Québécois sont actuellement la cible de cette atroce propagande, l’ineptie d’Émile Bilodeau est flagrante. Lors d’un spectacle ayant pour but de célébrer la fierté nationale d’un peuple, afficher sa solidarité avec la haine contre ce même peuple est tout à fait déplacé.

David Rand, Montréal


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