2024-11-17
La déclaration calomnieuse d’Haroun Bouazzi, faite le 2 novembre 2024, n’a rien à voir avec la lutte antiraciste. Lui et ses collègues de Québec Solidaire luttent contre la laïcité.
Summary in English The controversy around Haroun Bouazzi’s slanderous remarks, made on November 2nd 2024, have nothing to do with fighting against racism. He and his colleagues in Québec Solidaire are fighting against secularism.
Récemment, le député Haroun Bouazzi a soulevé toute une controverse en déclarant, devant un gala (2024-11-02) organisé par la Fondation Club Avenir, un organisme qui « œuvre pour l’intégration des Maghrébin.e.s », qu’il voit quotidiennement du racisme à l’Assemblée nationale du Québec.
Toutefois, cette affaire n’a rien à voir avec la lutte antiraciste. Bouazzi ne se bat pas contre le racisme. Son but est de salir et diffamer ses adversaires politiques avec des accusations gratuites, vagues mais sérieuses. Son but à long terme — et il le poursuit depuis des années — est de s’opposer à la laïcité en faisant des accusations spécieuses de « racisme », de « xénophobie », d’« islamophobie » ou d’autres péchés.
Bouazzi est donc un faux antiraciste qui instrumentalise le concept de racisme afin de faire de la propagande anti-laïque. Il a de nombreux alliés qui facilitent cette propagande en amalgamant malhonnêtement race et religion. Le parti politique Québec Solidaire (QS) suit la même lancée que Bouazzi, peut-être avec un peu de retenue mais sans diverger de son exemple.
Au sein de QS, les réactions à la déclaration de Bouazzi ont été mitigées, mais avec tout de même un fort appui en faveur de ses propos. Le 17 novembre, à la fin d’un congrès, le parti a adopté une résolution, débattue à huis clos, qui déclare que « Québec solidaire ne soutient pas et n’a jamais soutenu que l’Assemblée nationale et ses membres sont racistes » mais qui condamne « les menaces, la violence et la campagne de diffamation dirigée contre le député Haroun Bouazzi et lui offre son soutien face à ces circonstances ». Ainsi, le diffamateur se prétend cible de diffamation, et ses collègues l’appuient, tout en rejetant ses propos ! Mais, ce qui est significatif, cette résolution réaffirme l’engagement de QS contre le « racisme systémique ». Ce très fumeux concept est un des dogmes centraux du néoracisme auquel adhère QS.
Dans le même ordre d’idées, c’est-à-dire les concepts fumeux du néoracisme, Ruba Ghazal, nouvellement élue porte-parole à ce congrès, n’a pas hésité à dénoncer le « nationalisme identitaire… offert par nos adversaires ». Il faut une sacrée hypocrisie pour qu’une QS-iste accuse quiconque de faire de la politique identitaire. C’est QS lui-même qui verse fortement dans cet identitarisme avec son appui pour le port de signes religieux, y compris le voile islamique, ainsi que son appui pour la pseudoscience butlérienne qui nie la binarité du sexe biologique et qui est obsédée par l’auto-identification du genre.
La mouvance actuelle qui se prétend antiraciste est devenue, depuis plusieurs années, une sorte de secte toxique et désaxée. Les idéologies comme la théorie critique de la race, l’intersectionnalité et le multi-tribalisme (mieux connu par son surnom euphémique « multiculturalisme ») attisent le racisme. Elles se basent sur un rejet de tout ce qui est de souche européenne, surtout le rejet des valeurs des Lumières telles que l’universalisme. Le racisme anti-Blancs de ces idéologies n’est que la pointe de l’iceberg de ses conséquences négatives.
…elles affirment que les Blancs sont essentiellement et inévitablement racistes, tandis que les non-Blancs ne le sont jamais. C’est de l’essentialisme racial.
Selon ces idéologies, les races n’existent pas. Cela permet de redéfinir le « racisme » selon les besoins idéologiques. Pourtant, la « race » blanche doit exister selon ces idéologies, car elles affirment que les Blancs sont essentiellement et inévitablement racistes, tandis que les non-Blancs ne le sont jamais. C’est de l’essentialisme racial. En particulier, on nie ou néglige l’existence du préjugé anti-Québecois, un préjugé qui est instrumentalisé par les anti-laïques (comme les intégristes, les islamistes et leurs alliés) afin d’alimenter l’opposition à la Loi sur la laïcité de l’État. De plus, ils sèment délibérément la confusion entre « race » (un concept biologique) et religion (une idée, une opinion qui peut changer) afin de faire de fausses accusations de « racisme ». Cette confusion représente la négation de la liberté de conscience, car elle implique une conception de l’appartenance religieuse comme intrinsèque à l’individu et donc immuable.
En vertu de leur rejet des Lumières européennes et de leur anticolonialisme simpliste, les néoracistes sont des alliés des islamistes. Il faut souligner aussi que le adeptes de ces idéologies irrationnelles, le néoracisme et la pseudoscience butlérienne, n’ont aucun argument cohérent pour appuyer leur dogmes. Alors ils se rabattent toujours, comme Bouazzi, sur du salissage et de la diffamation.
Dans un point de presse, Paul St-Pierre Plamondon a très bien saisi l’essence des propos de Bouazzi. Répondant à une question sur la politique de son parti en matière d’immigration, le chef péquiste a fait l’observation suivante :
« cherchez par contre le plan de Québec Solidaire en immigration, et vous trouverez rien, que du signalement de vertu, puis des accusations de salissage essentiellement des autres partis… »
La nullité intellectuelle de QS est dorénavant encore plus évidente que dans le passé.
Cette controverse autour de Haroun Bouazzi peut avoir, paradoxalement, des conséquences positives. La nullité intellectuelle de QS est dorénavant encore plus évidente que dans le passé. Lors des prochaines éléctions québécoises, QS perdra probablement la plupart de ses sièges à l’Assemblée nationale. Heureusement que nous avons, au Québec, plusieurs partis politiques, donc des alternatives.
Mais aux États-Unis, où il n’existe à toutes fins pratiques que deux partis politiques, les conséquences sont déastreuses : le parti Démocrate ayant été fortement influencé par les idéologies de la pseudo-gauche anti-Lumières, la seule alternative est le parti Républicain, dominé par la droite radicale et folle de type MAGA. Comme Bill Maher nous l’explique avec un mélange d’humour et de fatalisme pessimiste, le succès de Trump et ses acolytes lors des éléctions du 5 novembre 2024 est, en partie du moins, le résultat du rejet de cette pseudo-gauche par les électeurs américains.
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