Les critiques de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques se trompent de cible

2024-08-02

La cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques à Paris, le 26 juillet 2024, a suscité des réactions très émotives et très nombreuses. Mais ce qui devrait nous inquiéter, c’est plutôt les directives adoptées par le Comité International Olympique. Celui-ci a apparemment gobé sans discernement les doctrines de la pseudoscience butlérienne, amalgamant sexe et genre.

Summary in English The opening ceremony of the Olympic Games in Paris on July 26, 2024, provoked many very emotional reactions. But what should worry us is rather the directives adopted by the International Olympic Committee. The IOC has apparently endorsed, uncritically, the doctrines of Butlerian pseudoscience, amalgamating sex and gender.

J’ai beaucoup aimé la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques à Paris, le 26 juillet. Je l’ai regardée à la télévision, comme des millions d’autres téléspectateurs. Pour plusieurs aspects, je l’ai trouvée époustouflante. La prestation de la mezzo-soprano Axelle Saint-Cirel (« La Marseillaise ») sur le toit du Grand Palais. Celle de Céline Dion (« Hymne à l’amour ») au premier étage de la Tour Eiffel. La célèbre « Imagine » de John Lennon interprétée par Juliette Armanet accompagnée au piano qui s’enflamme (!) au milieu de la Seine. Le cheval mécanique qui « courait » sur la Seine. La torche olympique passée entre les mains d’un athlète de 100 ans, né la même année que les précédents Jeux à Paris. La vasque de cette flamme hissée par une montgolfière. Et j’en passe.

Les athlètes qui passaient en bateau le long de Seine, saluant le public, avaient l’air fous de joie et se fichaient apparemment de la pluie. Même les petites gaffes étaient sympathiques. Le drapeau olympique a été hissé à l’envers (à peine visible du fait de l’absence de vent) sur la place du Trocadéro. Juliette Armanet, au tout début de sa performance, a chanté les mots « Imagine there’s no hell » au lieu de « heaven ». Au moins on avait l’assurance que ce n’était pas un enregistrement !

Un pastiche qui dérange

Il y a eu, dans les heures et les jours suivants, toute une polémique autour d’une courte séquence de la cérémonie, celle faite sur la Passerelle Debilly, où un certain nombre de personnages hauts en couleurs, y compris quelques drag queens, se sont produits. La mise en scène s’inspirait, apparemment, du célèbre tableau La Cène de Léonard de Vinci. Une deuxième mise en scène suivait de près la première, évoquant plutôt Le Festin des Dieux de Jan Harmensz van Bijlert, avec plusieurs dieux et déesses de la mythologie gréco-romaine. Au premier plan de cette scène de Bacchanale, le chanteur Philippe Katerine s’est révélé au lever d’une cloche, déguisé en Dionysos/Bacchus, son corps presque nu couvert de maquillage bleu (à la schtroumpf ?), allongé au milieu d’une abondance de nourriture et chantant sa composition « Nu ». Celle-ci est une chanson comique en faveur de la paix. En arrière-plan des deux scènes, la très rondelette Barbara Butch, DJ et militante lesbienne, trônait, sa tête couronnée d’une sorte d’auréole. Représentait-elle Jésus ou Apollon, ou bien les deux ?

Des chrétiens pieux criaient au blasphème et réclamaient un boycott des Jeux. D’autres illuminés dénonçaient la nature satanique ou démoniaque de cette performance !

Cette séquence sur la Passerelle Debilly n’était pas la meilleure partie de la cérémonie d’ouverture à mon avis. Elle m’a laissé plutôt indifférent. Mais les réactions dans les médias sociaux étaient très chargées en émotions, tantôt élogieuses, tantôt très défavorables avec des relents de puritanisme. Des chrétiens pieux criaient au blasphème et réclamaient un boycott des Jeux. D’autres illuminés dénonçaient la nature satanique ou démoniaque de cette performance ! Un individu a déclaré sur X que « des dizaines de millions de croyants ont effectivement été blessés » et a comparé cette blessure à la négation de l’Holocauste !

Plusieurs commentaires favorables étaient aussi ridicules. Pour certains, quiconque n’a pas apprécié cette séquence serait « fasciste », « homophobe » ou « transphobe ». Il s’agit donc des insultes diffamatoires que lancent tous azimuts les fanatiques de la post-gauche, connus aussi comme les « woke ». Pour ces amateurs de cette séquence, ne pas s’enthousiasmer pour le drag serait un péché innommable. Pourtant, un homme qui se déguise en femme pour la caricaturer, c’est assez semblable au soi-disant blackface, honni par les post-gauchistes, lorsqu’une personne blanche se déguise en Noir.

En revanche, des critiques plus raisonnables ont été soulevées. Plusieurs personnes ont trouvé que ce genre de représentation aurait sa place au théâtre, par exemple, mais pas dans une cérémonie olympique. Personnellement je ne suis pas d’accord, car le christianisme et la culture gréco-romaine font partie de l’histoire de la France, alors pourquoi ne pourrait-on pas y faire référence ? De plus, bien que je ne voie rien de sérieusement insultant pour les croyants dans cette séquence, se moquer de la religion, surtout la catholique, fait partie aussi de la culture et de l’histoire françaises.

La critique la plus pertinente était que cette séquence était trop « woke ». Ce n’est pas surprenant, étant donné que cette post-gauche a infecté tous les mouvements autrefois progressistes, y compris la mouvance LGBT, prêtant à leur critique sociale un aspect plutôt destructeur. Plusieurs ont vu cette dérive dans la séquence de la Passerelle Debilly. Si un individu vous traite de « facho » parce que vous n’aimez pas un certain truc que lui adore, alors ce truc et cet individu sont probablement « woke ».

La capacité de nuisance des religions

Voici un commentaire sur X que j’ai trouvé excellent :

« Ma théorie sur le ‘scandale des JO’ est que les religions exploitent chaque occasion d’indignation pour rappeler leur capacité de nuisance, mener un prosélytisme victimaire et remobiliser leurs fidèles. » (@le_chaman)

Un triste exemple de cette « capacité de nuisance » : depuis la cérémonie, Barbara Butch est la cible de menaces de « mort, de torture et de viol » et d’injures homophobes et antisémites selon son avocat. Ces menaces proviennent-elles des adeptes de Dionysos et d’Appolon, outrés que leurs dieux soient ainsi caricaturés ? Je ne pense pas. Réagissant aux cris d’orfraie des chrétiens offensés, l’observation suivante est très pertinente :

« Voilà ce que provoque à gauche le manque de critique de l’islam. Une montée du christianisme qui va vouloir comme l’islam à gauche ne plus vouloir être critiqué et ils auraient raison car ceci est un double standard. Critiquons toutes les religions ! Sauf le pastafarisme. » (@AzakuzaToshiro)

Moi-même, je me suis exprimé ainsi dans un gazouillis :

« Se moquer d’une religion, c’est très bien. Parodier le christianisme, pourquoi pas ? Le seul problème, c’est qu’on ne se moque jamais d’une certaine autre religion à laquelle nos médias et nos politiciens accordent un statut intouchable, par lâcheté conformiste. Devinez laquelle. » (@rand_david)

Directives du CIO

Mais tout cela n’a que peu d’importance comparé au document dont je dois vous parler maintenant. Si vous vous inquiétez de l’influence du « wokisme » sur le sport olympique, laissez faire la cérémonie d’ouverture et consultez ceci : Directives du CIO pour une représentation égalitaire, équitable et inclusive des genres dans le sport. (Merci Marie-Claude Girard pour le lien). Vous constaterez que ce titre ne parle pas d’égalité des sexes, mais plutôt d’égalité des « genres ». Ce document a été préparé par le Comité International Olympique (CIO).

En voici une citation :

« TERMES À ÉVITER: ‘né homme’, ‘née femme’, ‘biologiquement homme’, ‘biologiquement femme’, ‘génétiquement homme’, ‘génétiquement femme’, ‘passer d’homme à femme’, ‘passer de femme à homme’. »

« L’utilisation d’expressions telles que celles susmentionnées peut être déshumanisante et inexacte lorsqu’elles sont utilisées pour décrire les athlètes transgenres et les athlètes présentant des variations des caractéristiques sexuelles. Le sexe d’une personne n’est pas attribué sur la seule base de la génétique et certains aspects de la biologie d’une personne peuvent être modifiés lorsqu’elle reçoit des soins médicaux qui tiennent compte de son genre. »

Au lieu des « Termes à éviter », le document recommande plutôt « assignée femme à la naissance », « assigné homme à la naissance », ou « désignée femme à la naissance », « désigné homme à la naissance ».

…le CIO, comme beaucoup d’autres institutions, est la cible de capture idéologique…

Ce document comporte aussi des conseils légitimes pour atteindre l’égalité des sexes, mais ce but louable est tristement adultéré par cette confusion entre sexe et genre. On constate donc que le CIO, comme beaucoup d’autres institutions, est la cible de capture idéologique, c’est-à-dire qu’elle a été capturée par l’idéologie butlérienne, cette pseudoscience qui soutient la non-binarité du sexe biologique et qui fait l’amalgame entre sexe et genre.

Pseudoscience butlérienne

Cette idéologie, inspirée des écrits de Judith Butler entre autres, prétend que le sexe serait une construction sociale (comme le genre), voire un continuum. Tout cela est supposé protéger les droits des personnes trans, mais cette supposition est fausse. Leur mentir en leur disant qu’elles peuvent littéralement changer de sexe – tandis que toute réassignation sexuelle ne peut être que cosmétique – n’aide en rien les trans.

Cette idéologie se prétend féministe, mais n’est même pas capable de définir le mot « femme », représentant ainsi une menace pour les femmes dans le sport, justement. Elle prétend défendre les lesbiennes et les gais, mais fait la promotion des traitements de réassignation sexuelle chez les adolescentes et adolescents dont beaucoup, en maturant, deviendraient tout simplement des adultes homosexuel(le)s sans ces interventions. C’est-à-dire que cette idéologie propose de convertir les jeunes lesbiennes et gais en des ersatz hétéros.

Il faut mentionner aussi la présence dans ce document du CIO de plusieurs photos de femmes portant le hijab, comme si l’acceptation de ce symbole extrêmement misogyne faisait partie de ce but d’égalité, tandis en réalité elle nous en éloigne. Il s’agit d’une autre dérive engendrée par la post-gauche.

Le vrai enjeu

Il faut comprendre pourquoi ces institutions se font si facilement détourner par cette pseudoscience nuisible, faussement bienfaisante.

Alors, au lieu de vous indigner d’une banale représentation artistique lors de l’ouverture des Jeux, tournez votre attention vers les politiques des institutions comme le CIO. Il faut comprendre pourquoi ces institutions se font si facilement détourner par cette pseudoscience nuisible, faussement bienfaisante. Il faut trouver le moyen d’arrêter cette corruption idéologique. Voilà le vrai enjeu.

Et en passant, n’oublions pas de blasphémer ! Contre le christianisme. Contre l’islam. Contre le judaïsme. Même contre le pastafarisme !

Et surtout, surtout, blasphémons contre le « wokisme ». Je suggère le slogan « TERF Lives Matter ! »


Prochain blogue : Le conformisme lassant de Toula Drimonis

Sur l’extrémisme trans

La théorie du genre est-elle la nouvelle thérapie de conversion ?

2023-06-16
2023-06-29, ajout d’un lien

Le mouvement trans est irrémédiablement corrompu par la pseudo-gauche anti-Lumières et par la Théorie du genre, l’entraînant dans une direction extrémiste, irrationnelle et misogyne, voire apparemment homophobe.

Summary in English
This blog is available in English.
The trans movement has been hopelessly corrupted by the anti-Enlightenment pseudo-left and by Gender Theory, leading it in an extremist, irrational direction which is misogynistic and even apparently homophobic.

La situation actuelle a assez duré. Nous devons dénoncer l’extrémisme insensé du mouvement trans.

En 1972, alors que je vivais à Ottawa et que j’étais très actif au sein de l’organisation de défense des droits des homosexuels Gays of Ottawa (qui a ensuite changé son nom pour devenir Lesbians and Gays of Ottawa), j’ai rencontré, pour la première fois, une personne que je savais trans. J’ai reçu la visite d’un jeune individu transgenre femme-à-homme dans mon appartement du Collège Pestalozzi. Nous avons bavardé et discuté pendant plusieurs heures. Je ne me souviens plus de son nom. Ce dont je me souviens le plus clairement, c’est que les attitudes négatives auxquelles il a dû faire face, en tant que transgenre, étaient très similaires à celles auxquelles j’étais confronté en tant qu’homosexuel : les préjugés basés sur des stéréotypes sexuels sur la façon dont les hommes doivent se comporter et comment les femmes doivent se comporter, et malheur à quiconque viole ces règles. Passé d’un genre à l’autre, il avait violé la démarcation infranchissable entre les genres — si je peux l’appeler ainsi — d’une manière radicale et socialement « répugnante ». Étant gai, attiré sexuellement par d’autres hommes, j’avais moi aussi violé cette démarcation, bien que de manière moins visible. J’ai ressenti un fort lien de solidarité, malgré la nature différente de nos « transgressions ».

Quelques années plus tard, vivant à Vancouver en C.-B. et militant au sein de la Gay Alliance Toward Equality (GATE), j’ai assisté à un événement à Seattle organisé par l’Union of Sexual Minorities (USM). J’y ai été témoin d’un affrontement dont je n’ai pas saisi pleinement les implications à l’époque mais dont j’étais convaincu qu’il était significatif. Une conférencière, une femme trans, expliquait qu’après une certaine période de vie en tant que femme, elle se considérait pleinement femme. Cependant, un groupe de lesbiennes dans la salle a réagi à cela avec colère. Comment quelqu’un né de sexe masculin et qui a vécu la majeure partie de sa vie en tant qu’homme peut-il prétendre parler en tant que femme ? L’animatrice de l’événement a rejeté ces préoccupations sur-le-champ, déclarant que le point de vue de la conférencière était une position féministe correcte.

Aujourd’hui, un demi-siècle plus tard, beaucoup de choses ont changé. Au Canada et dans de nombreux pays occidentaux, être gai n’est pas seulement accepté, c’est maintenant pratiquement à la mode et ce, depuis plusieurs années, bien que des lois et des attitudes homophobes draconiennes persistent dans de nombreux autres pays (tels que des pays d’Europe de l’Est, les pays à majorité musulmane et certaines parties de l’Afrique). Les personnes trans aussi sont désormais acceptées, bien que plus récemment. Mais il y a un problème. Un énorme problème.

L’abandon de l’objectivité

En plus d’une plus grande acceptation des minorités sexuelles, le XXIe siècle a vu la propagation d’une mouvance politique bizarre — que beaucoup appellent le « wokisme » mais que je préfère appeler plutôt la pseudo-gauche anti-Lumières, car c’est bien de cela qu’il s’agit : une mouvance qui se revendique de la gauche politique mais qui a rejeté les idéaux et les valeurs des Lumières qui constituent la définition même de cette gauche.

Cette mentalité anti-Lumières, fortement influencée par la philosophie postmoderne, valorise la subjectivité personnelle aux dépens de l’objectivité, l’émotion plutôt que la raison, et a gravement déformé de nombreux mouvements sociaux. Une composante particulière de cette mentalité, connue sous le nom de Théorie du genre (TG), a particulièrement miné le mouvement LGBT (lesbien-gai-bisexuel-trans). Partant du constat que les rôles des genres — c’est-à-dire les différentes manières dont les hommes et les femmes sont censés se comporter — sont socialement déterminés, la TG a fait un saut irrationnel en déclarant que le sexe lui-même — c’est-à-dire être mâle ou femelle — serait, lui aussi, une construction sociale. Cette conclusion est manifestement fausse, car mâle et femelle sont des catégories biologiques distinctes.

À contre-courant de la réalité biologique, les théoriciens du genre affirment que le sexe d’un individu est « assigné » à la naissance. Mais, quelle foutaise ! Le sexe du nouveau-né est constaté, non pas assigné. L’existence d’individus intersexués et la possibilité concomitante d’une constatation erronée — des phénomènes rares en effet — ne font que souligner la nature binaire du sexe.

Selon les termes du Projet Nettie, un registre de scientifiques, de personnel médical et d’autres qui affirment la réalité matérielle du sexe biologique, « Les tentatives de redéfinition du sexe biologique en tant que construction sociale, qui devient alors une question d’identité individuelle choisie, sont totalement idéologiques, scientifiquement inexactes et socialement irresponsables. »

Conséquences désastreuses

Les conséquences de cette théorie sont désastreuses. Le mouvement pour les droits des trans avait autrefois des objectifs éminemment raisonnables, tels que des soins médicaux de qualité pour les adultes atteints de dysphorie de genre, les aidant à faire la transition, sous la condition de leur consentement éclairé à une telle transition ; et la prévention de la discrimination, dans le logement et dans l’emploi, contre les personnes en transition ou ayant transitionné. Mais plus récemment, les militants trans, ou du moins ceux qui monopolisent la conversation, sont devenus extrémistes dans leurs revendications, ce qui a entraîné au moins deux problèmes majeurs :

  1. Auto-identification: Une personne est désormais considérée comme appartenant à un certain sexe sur la base d’une simple auto-déclaration. Donc, un homme peut devenir femme (ou vice versa) simplement en le déclarant. Il n’y a aucun contrôle. C’est une porte ouverte aux abus. Cela permet aux prédateurs mâles hétérosexuels d’accéder facilement aux espaces réservés aux femmes. Cela permet également aux athlètes masculins médiocres de concourir et de gagner facilement dans les sports féminins.
  2. Transition des mineurs: Sur la base de soi-disant « soins d’affirmation de genre », les adolescents sont autorisés à commencer sur la voie de la transition — impliquant souvent des médicaments bloqueurs de puberté avec des effets secondaires potentiellement dangereux, éventuellement irréversibles et impliquant parfois une intervention chirurgicale qui mutile le corps, y compris les organes génitaux. Ces personnes sont des mineurs, trop jeunes pour donner un consentement éclairé à des procédures aussi importantes. Les statistiques montrent que (1) si ces procédures sont retardées de plusieurs années, la plupart des cas se résolvent avec le temps et l’individu grandit simplement pour devenir un adulte homosexuel sans dysphorie de genre et (2) la probabilité qu’un mineur atteint de dysphorie apparente se suicide est bien moins élevée que ce que prétendent de nombreux militants trans.

Moins sérieuse, mais très révélatrice de l’absurdité de la TG, est la mode actuelle de déclarer ses pronoms. Il serait peut-être utile d’avoir un ensemble de pronoms neutres qui pourraient être utilisés pour désigner les personnes qui préfèrent ne pas être étiquetées hommes ou femmes pour quelque raison que ce soit. Cela permettrait à une personne de choisir l’un des trois ensembles de pronoms disponibles : masculin, féminin et neutre. Cependant, les extrémistes trans vont bien au-delà de cette idée, s’attendant à ce que les individus choisissent des pronoms personnalisés, qui peuvent être uniques et différents de tous les autres, et exigeant que tout le monde utilise ces pronoms lorsqu’on s’adresse à cet individu (et si on se trompe ou qu’on refuse, on sera accusé de transphobie). Forcer les autres à se souvenir et à utiliser des pronoms personnalisés est une absurdité narcissique.

Les hommes et les « non-hommes »

Ce ne sont pas les seuls problèmes. Le refus de reconnaître la binarité du sexe conduit à l’effacement des femmes et parfois même des homosexuels. Le mot « femme » commence à disparaître, remplacé par des expressions ridicules telles que « personne qui accouche » ou « non-homme ». Incroyablement, dans un glossaire LGBTQ, sur le site web de l’Université John Hopkins, le mot « lesbienne » est défini comme « un non-homme attiré par des non-hommes » (“A non-man attracted to non-men”). Par ailleurs, ce même glossaire ne comporte aucune définition du mot « sexe » mais dispose bien d’un article définissant l’expression « Sexe assigné à la naissance ».

Les lesbiennes qui ne souhaitent pas avoir de relations sexuelles avec des femmes trans, c’est-à-dire biologiquement mâles, sont accusées de transphobie. Qu’est-il advenu du respect du consentement ? Les extrémistes trans calomnient régulièrement les détracteurs de la Théorie du genre de la manière la plus atroce, appelant parfois même à leur mort (« Kill TERFs » où les détracteurs de la TG sont appelés TERFs = « Trans Exclusionary Radical Feminists ») — en d’autres termes, prônant le génocide des féministes. Et pourtant, hypocritement, certains extrémistes trans accusent les détracteurs de la TG de promouvoir le génocide des personnes trans !

L’essentiel est le suivant : l’extrémisme trans est devenu misogyne et parfois homophobe. En particulier, lorsque les « soins d’affirmation de genre » conduisent à des procédures médicales inutiles et invasives, ils deviennent en réalité une forme de thérapie de conversion, transformant une personne qui normalement serait devenue homosexuelle en un ersatz d’hétérosexuel. Cela constitue une faute professionnelle médicale et une maltraitance médicale de l’enfant.

Cette faute professionnelle flagrante, basée sur une pseudoscience évidente, a assez duré. Il faut que ça s’arrête. En particulier, l’auto-identification doit cesser et la transition des mineurs doit être soumise à une surveillance médicale beaucoup plus stricte ou peut-être complètement interdite. Plusieurs pays européens (p. ex. Finlande, Suède, Angleterre, etc.) ont déjà pris des mesures pour restreindre l’accès aux bloqueurs de puberté, aux hormones sexuelles et aux chirurgies pour les mineurs.

L’un des résultats les plus dangereux, mais pas du tout surprenant, de l’extrémisme trans est l’essor de la droite politique homophobe (souvent religieuse). Face à des revendications outrancières qui discréditent le mouvement trans, et avec lui l’ensemble du mouvement LGBT, les homophobes sont grandement enhardis et renforcés. Les extrémistes trans et leurs alliés sont eux-mêmes en partie responsables de la vague de législation anti-gais et anti-trans que nous voyons dans certaines parties des États-Unis et dans d’autres pays.

L’émotivité l’emporte sur la rationalité, la diffamation remplace le débat

L’extrême irrationalité et l’hystérie dont font preuve les extrémistes trans et leurs « alliés » rappellent beaucoup l’opposition hystérique à la loi québécoise sur la laïcité, la Loi 21, dont les partisans sont souvent la cible d’accusations absurdes de « racisme » (pire que fausse, c’est aussi une erreur de catégorie) et d’autres péchés. Dans les deux cas, l’extrémisme trans et l’antilaïcité, l’émotivité l’emporte sur la rationalité, rendant le débat raisonné pratiquement impossible. Dans les deux cas, des accusations diffamatoires de diverses « phobies » et des mots à la mode vides de sens tels que « diversité » et « inclusion » sont galvaudés pour faire taire l’opposition.

Pendant ce temps, la pseudo-gauche anti-Lumières s’est, sans surprise également, montrée totalement incapable de nuancer. Au lieu de soutenir uniquement les demandes trans qui sont raisonnables (telles que des soins médicaux de qualité et la non-discrimination), les soi-disant « réveillés » sont devenus fous, approuvant sans réserve la Théorie du genre et embrassant, à fond, même ses conséquences les plus négatives.

Il faut dénoncer ces dérives.


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